IL N'Y A QUE NOS SILENCES QUI NOUS APPARTIENNENT, NOS PAROLES ET NOS ECRITS APPARTIENNENT AUX AUTRES.


mercredi 19 septembre 2012


COTE D'IVOIRE LE 24 SEPTEMBRE MICHEL GBAGBO AURA 43 ANS ET 532 JOURS DE DETENTION


Le 24 Septembre prochain Michel GBAGBO aura 43 ans.

Cela fera aussi 532 jours qu'il est emprisonné à Bouna sans qu'aucun calendrier judicaire n'ait été fixé.

Le même jour son père le Président Laurent GBAGBO comparaitra pour une audience a huis clos devant la CPI à La Haye.

Le même jour sera diffusée une carte vidéo d'anniversaire "Bouteille à la mer" enregistrée par Madame Jacqueline CHAMOIS mère de Michel.

I HAVE A DREAM : Si ce simple message vidéo d'une mère a son fils pouvait atteindre une personne de bonne volonté qui se trouve à Bouna et si... finalement Michel pouvait en avoir connaissance, ce serait un merveilleux cadeau d'anniversaire.

Mais pour l'instant ce n'est qu'un rêve, j'espère seulement qu'il sera prémonitoire....

Vous pourrez télécharger la vidéo enregistrée par la mère de Michel GBAGBO sur ce blog le 24 septembre 2012 jour de son anniversaire

Les internautes de bonne volonté pourront, s'ils le souhaitent, transférer le lien de cette vidéo du message d'anniversaire pour donner "un coup de pouce "à cette "bouteille à la mer" pour qu'elle atteigne son destinataire.

mercredi 25 avril 2012

CENTRAFRIQUE INTERVIEW DE MARTIN ZIGUELE


Martin Ziguélé : « Le contexte africain est en train de changer positivement et très rapidement »

(Agence Ecofin) - Pour Martin Ziguélé, homme politique, ancien premier ministre de Centrafrique et expert dans le secteur des assurances, la clé du succès, pour investir efficacement et durablement en Afrique, est la juste évaluation de la capacité de l’Etat à respecter sa signature.
Entretien avec Guy Gweth, conseil en intelligence économique chez Knowdys.
Guy Gweth : Monsieur Ziguélé, la communauté des affaires vous connaît surtout comme l’ancien Premier ministre (2001-2003) arrivé en troisième position lors de l’élection présidentielle de 2011 en République Centrafricaine. Qu’offrez-vous exactement aux investisseurs qui vous sollicitent ?
Martin Ziguélé : Avant d’être Premier ministre, en même temps que ministre des Finances et du Budget de mon pays, la République Centrafricaine, entre avril 2001 et mars 2003, j’ai toujours travaillé dans le secteur privé comme cadre d’une entreprise d’assurances dans mon pays, puis dans une société multinationale africaine de réassurance basée à Lomé au Togo, pendant une douzaine d’années. A ce poste, j’ai beaucoup voyagé dans les pays africains, et hors d’Afrique, ce qui m’a permis de beaucoup observer les politiques économiques et leurs résultats dans divers pays. Puis j’ai terminé comme directeur national de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) pour la République centrafricaine. Pendant mon stage de préparation à cette haute fonction, que j’ai effectué auprès des directeurs nationaux de la BEAC du Tchad, à Ndjamena, du Cameroun, à Yaoundé (à l’époque l’ancien Premier ministre Sadou Hayatou), et aux services centraux à Yaoundé, j’ai pu, grâce à l’exceptionnelle documentation économique et financière de cette institution, sur l’Afrique centrale en particulier, apprendre davantage sur les réalités, les contraintes mais aussi les opportunités économiques de cette zone plus que jamais auparavant.
Pendant l’exercice de mes fonctions de Premier ministre, cumulativement avec celles de ministre des Finances et du Budget, mon passage à la Banque centrale m’a beaucoup aidé dans la gestion de nombreux et délicats problèmes de développement. L’expérience et la connaissance du terrain, acquises dans l’exercice de ces différentes fonctions, la pratique des institutions nationales et internationales, ainsi que la collaboration avec des femmes et des hommes qui les animent, tant sur le plan national qu’international, m’autorisent à apporter une plus-value directe et particulière à la facilitation des investissements en Afrique centrale et de l’Ouest.
Guy Gweth: Notre enquête de mars 2010 sur le lobbying en Afrique (Les Afriques n°111, page 9) a montré que les Etats africains s’adressent davantage aux anciens dirigeants européens et américains pour défendre leurs intérêts à l’international. Pourquoi sont-ils peu nombreux à faire confiance aux lobbyistes africains ?
Martin Ziguélé : S’il est vrai que les dirigeants africains s’adressent davantage aux anciens dirigeants européens et américains pour défendre leurs intérêts à l’international, il faut néanmoins reconnaître que ces mêmes anciens dirigeants africains n’ont pas toujours le reflexe d’offrir leurs services dans ce domaine précis du lobbying et de la facilitation. La tendance est plutôt pour les anciens dirigeants africains de rechercher des « postes » salariés à l’international, et donc à revenir au «salariat», plus sécurisant ou plus habituel.
Il ne faut pas occulter également ce qu’on peut considérer comme un «déficit de confiance» des dirigeants africains envers les anciens dirigeants africains pour diverses raisons : certains estiment que les lobbyistes africains n’étant pas des Occidentaux, ils n’auraient ni la crédibilité, ni l’efficacité nécessaires pour pénétrer les lieux de pouvoir et de décision dans les pays occidentaux pour régler des questions politiques et/ou économiques.
Pour être «prophète chez soi» c’est aux anciens dirigeants africains de se «vendre» et de se rendre utiles et même indispensables, car ils ont bien évidement une connaissance plus intime des réalités et des attentes en Afrique. Au demeurant, dans ce domaine comme dans d’autres, des synergies doivent se construire entre différents intervenants, occidentaux et africains, pour avoir la plus grande efficacité, chacun apportant ses connaissances et ses expériences, sinon son influence. Cette synergie, aussi bien nécessaire que souhaitable, peut se faire à l’initiative des responsables politiques africains, mais je pense qu’il revient d’abord aux anciens dirigeants africains qui ont une «plus-value» certaine dans cette activité, de faire connaître leur expertise, de se faire connaître, et enfin de trouver les canaux les plus crédibles pour mettre à disposition leurs offres.

Guy Gweth : Pour vous qui avez été numéro 1 du gouvernement, qui êtes opérateur économique et leader de parti politique aujourd’hui, et probablement candidat à la prochaine présidentielle centrafricaine, qu’est-ce qui freine l’émergence d’une vraie diplomatie économique africaine ?
Martin Ziguélé : Je pense que beaucoup de facteurs ont freiné jusqu’ici l’émergence d’une vraie diplomatie économique africaine, mais heureusement, le contexte politico-économique africain est en train de changer positivement, et très rapidement.
Il faut se rappeler que les cadres africains, depuis l’indépendance, ont majoritairement été formés pour travailler dans la haute administration. De là, beaucoup ont fini dans des fonctions politiques, et y ont fait carrière, au gré des fortunes. De ce fait, et par habitude, la plupart de ces responsables ne se sont jamais imaginés descendre dans l’arène, pour se mettre au service de la promotion des investissements. Le développement du secteur privé comme moteur de la croissance n’était pas évident pour tous les décideurs.
C’est avec la dévaluation du franc CFA en 1994, consécutive à l’échec des politiques du « Tout-Etat », et devant la nécessité de mettre le secteur privé au centre des politiques de croissance et de développement, que s’est progressivement imposé la nécessité de développer une vraie diplomatie économique, afin de maximiser les investissements directes extérieurs. C’est donc le principe de réalité qui est à la base du développement du lobbying économique, car, en plus des défis économiques et sociaux, il était devenu vital pour nos pays d’obtenir des financements extérieurs concessionnels et d’améliorer leurs rapports politiques avec les pays occidentaux, au même moment où ils devaient amorcer la démocratisation de nos pays après le discours de la Baule et la chute du Mur de Berlin.
Aujourd’hui, aucun pays africain n’ignore le lobbying économique et politique, même si le recours à des intervenants africains reste marginal.
Guy Gweth : Alors que la concurrence fait rage sur la scène internationale, quels arguments présentez-vous aux investisseurs internationaux qui s’interrogent sur l’attractivité réelle de l’Afrique centrale ?
Martin Ziguélé : Sur le plan macroéconomique, les prévisions du Fonds monétaire international pronostiquent pour 2013 un taux de croissance du PIB en Afrique de 5,5% devant toutes les régions du monde. L’Afrique est donc un continent en forte croissance économique, et il n’est un secret pour personne que le taux de retour sur investissements en Afrique est l’un des plus élevés au monde.
Et dans cet environnement global positif, l’Afrique centrale est l’une des régions les plus dotées de l’Afrique en ressources minières, énergétiques, agricoles, forestières et halieutiques : le pétrole et le gaz y sont exploités dans presque tous ses pays membres, l’uranium, le manganèse, le fer, le cuivre, le cobalt, le diamant et l’or y sont abondants, des millions d’hectares de terres cultivables y sont en jachère, l’hydrographie y est exceptionnelle, son bassin forestier est le second de la planète après celui de l’Amazonie. Elle dispose d’une monnaie commune, le franc CFA, et son unité linguistique s’est faite autour du français. Elle offre donc de très grandes opportunités d’investissements dans tous ces secteurs et dans les infrastructures de tous types.
Les besoins de ces pays sont immenses, et les investissements directs étrangers y sont attendus. Bien sûr que des contraintes et des risques existent, mais la volonté politique de créer un environnement attractif pour les IDE est proclamée.
Guy Gweth : De gros investisseurs étrangers scrutent l’environnement des affaires dans votre pays pour savoir où, quand et comment miser sur son sous-sol avec le moins de risque possible. Quelles sont les clés pour investir efficacement et durablement en République Centrafricaine?
Martin Ziguélé : Tout investisseur recherche un environnement politique et sécuritaire stable pour s’établir et se développer, afin de garantir à ses actionnaires la rémunération de leurs investissements. L’investisseur souhaite également travailler dans un environnement où la sécurité juridique et judiciaire est une réalité. Lorsque ces conditions sont réunies, la diplomatie économique n’en est que plus aisée, et ce, en Centrafrique comme ailleurs.
Ceci posé, et pour répondre à votre question, je pense pour ma part que la clé du succès, pour investir efficacement et durablement en Centrafrique, comme ailleurs en Afrique, est la juste évaluation de la capacité de l’Etat à respecter sa signature. L’appréciation de cette capacité de respecter un contrat synallagmatique, selon le type d’investissement, est la substance même du travail du lobbyiste.
Je conclurai en affirmant qu’outre la transparence des investisseurs, il est de la responsabilité de lobbyistes africains d’œuvrer autant que faire se peut pour l’amélioration du climat des affaires en Afrique, et de démontrer dans leurs pratiques de terrain qu’ils sont en ligne avec ce qui se fait dans d’autres régions du monde, en matière de respect scrupuleux de la réglementation et de l’éthique sociétale, et notamment dans le cadre de la Responsabilité sociale de l’entreprise (RSE).

jeudi 2 février 2012

COTE D'IVOIRE Maître Ciré Clédor LY : « Levée d’un coin du voile sur le transfèrement du Président Laurent GBAGBO à la Cour Pénale Internationale »




Saisie par le Président Laurent GBAGBO et sa famille de requêtes dirigées contre l’Etat de Côte d’ivoire et SEM Alassane OUATTARA, la Cour de Justice de la CEDEAO avait délocalisé toutes ses audiences du mois de novembre 2011 à Porto Novo, conformément à son Règlement de Procédure.

En raison de la visite du Pape Benoît XVI au Bénin, les procédures initialement programmées le 18 novembre furent reportées au mardi 22 novembre 2011.

Advenue cette date, la Cour, rendant sa décision sur le siège, ordonna la jonction des procédures déclarées urgentes avant de décider du renvoi au 19 décembre 2011 pour les plaidoiries des avocats constitués.

Il est à signaler que l’avocat conseil de SEM Alassane OUATTARA était cependant rentré de toute urgence en Côte d’ivoire, sans attendre les débats.

La suite des évènements permettra de comprendre qu’en réalité, l’Etat de Côte d’ivoire craignait d’entendre la Cour ordonner la libération du Président Laurent GBAGBO et sa famille, détenus illégalement depuis la prise du pouvoir par le nouveau régime.

Il fallait d’urgence planifier le transfèrement du Président à la Cour Pénale Internationale, pour mettre ainsi le monde entier devant le fait accompli. La Cour de Justice de la CEDEAO n’aurait aucun moyen, ni aucune base juridique pour empêcher le fait accompli qui avait un autre fondement juridique que celui sur lequel elle était saisie.

C’est ainsi que le 23 novembre 2011, les avocats du Président Laurent GBAGBO furent convoqués pour un interrogatoire au fond sur la procédure d’inculpation inédite de vol à main armée pour un chef d’Etat.

L’on fera remarquer à cet effet que la procédure ainsi engagée violait les droits de la défense de Laurent GBAGBO car, en sa qualité de Président de la République pour certains, d’ancien Chef d’Etat et membre de droit du Conseil Constitutionnel pour d’autres, ce dernier ne peut légalement faire l’objet d’une inculpation, d’un interrogatoire ou même un jugement par un magistrat, radicalement incompétent rationae personae.

Le 25 novembre 2011, par Ordonnance N°42/11 rendue par Monsieur KANGA PENOND YAO MATHURIN, Premier Président de la Cour d’Appel d’Abidjan, la Chambre d’Accusation d’Abidjan sera autorisée à « se transporter et siéger au lieu de détention de Monsieur GBAGBO Laurent et autres ».

Korhogo fut ainsi investi par toute la Cour d’appel d’Abidjan, les avocats s’interrogeant sur cette présence massive et insolite de Hauts Magistrats, ignorant tout de l’Ordonnance précitée, mais soupçonnant que quelque chose se tramait.

Et alors que « l’interrogatoire » au fond du Président Laurent GBAGBO devait commencer le lundi 28 novembre 2011 à 09 heures devant le Tribunal de Première Instance de Korhogo, il ne débutera que le soir vers 16 heures, des membres des Nations Unies devant rendre visite au détenu pour s’enquérir de sa situation et vérifier les conditions de sa détention, selon les explications servies aux Avocats.

Le Président était assisté par cinq (05) avocats, le sénégalais Ciré Clédor LY qui rentrait de l’audience de Porto Novo, ainsi que quatre (04) avocats ivoiriens : Agathe BAROAN-DIOUMENCY, Dako Zahui TOUSSAINT, Dohora BLEDE et Felix BOBRE.

Etant donné l’heure tardive, l’interrogatoire au fond n’a pu être mené à terme pour des raisons sécuritaires et fut reporté au lendemain 29 novembre 2011.

Mais avant que celui-ci ne débuta, le Procureur Général près la Cour d’Appel d’Abidjan informa les avocats de son intention d’enrôler séance tenante la demande de transfèrement du Président Laurent GBAGBO formulée par la Cour Pénale Internationale.

Pris de court par cette nouvelle pour le moins inattendue, les Conseils n’ont pu bénéficier que d’une seule et unique heure pour se préparer et ce, contrairement à la Loi ivoirienne qui organise les droits de la défense et prévoit un délai suffisant de préparation des avocats avant leur comparution et plaidoirie devant la Chambre d’accusation, quel que soit le motif de la saisine.

Le mandat d’arrêt fut alors notifié sur le champ par le Procureur de la République près le Tribunal de 1ère Instance d’Abidjan, Monsieur Koffi Kouadio SIMPLICE, lequel procéda immédiatement à la vérification d’identité et à « l’arrestation » du Président. Ce dernier fut informé des incriminations qui lui sont imputées ainsi que de ses droits prévus par l’article 55 du statut de Rome.

Il convient de souligner que l’arrestation d’un Président de la République ou d’un ancien Président de la République, lequel est membre de droit du Conseil Constitutionnel, ne peut se faire que sur autorisation de la Commission d’instruction près la Haute Cour de Justice, le Procureur de la République n’étant nullement habilité à opérer une telle démarche, aux termes de la Constitution ivoirienne du 23 août 2000 et de la Loi n° 2005-201 du 16 juin 2005 portant statut d’ancien Président de la République, d’ancien Chef ou Président d’Institution nationale et d’anciens membres du gouvernement.

Naturellement, les cinq (05) Avocats présents et confirmés par le Président Laurent GBAGBO n’eurent d’autre choix que de plaider, la Chambre d’Accusation ayant catégoriquement refusé tout renvoi, n’accordant à la défense que quinze (15) minutes pour consulter le dossier avant les plaidoiries.

A l’examen, il est apparu que l’Accord de coopération entre la Cour Pénale Internationale et l’Etat de Côte d’Ivoire ne figurait pas dans le dossier. Les avocats n’avaient donc pas pu prendre connaissance dudit Accord, ce qui constitue une violation inadmissible des droits de la défense.

La Chambre d’Accusation donnera finalement un avis favorable au transfèrement du Président à la Cour Pénale Internationale, rejetant à l’occasion et toujours sur le siège la demande de liberté provisoire présentée par les conseils du Président.

Toutes les recommandations prévues par le Statut de Rome et qui garantissent les droits de la défense étaient royalement ignorées.

Après le retrait de la Chambre, le Procureur Général près la Cour d’Appel d’Abidjan, Monsieur Ibrahima FOFANA, demanda au Président de décharger la notification de l’Avis qui venait d’être rendu sur le transfèrement. Les Avocats s’y opposèrent, exigeant de voir la décision, laquelle n’était naturellement pas disponible.

C’est ainsi que le Président Laurent GBAGBO, dépité par cette mascarade judiciaire tranchera en ces termes :

« Maîtres, Laissez moi signer...Tout cela est politique ».

L’Homme était visiblement exténué, déçu et dégouté de tout cela.

La maxime selon laquelle « la plus éloquente des plaidoiries se brise immanquablement sur le récif d’un dossier partisan » venait d’être encore confirmée.

Les Avocats n’auront finalement que quelques petites minutes pour parler au Président, les conditions sécuritaires donnant tous les prétextes pour arracher la proie à ses défenseurs impuissants et sans arme.

Ils ne furent même pas informés de l’immédiateté du transfèrement, et c’est ainsi que celui qui présidait aux destinées d’une grande nation, la Côte d’ivoire, avait été embarqué sans même avoir eu la possibilité de s’armer de sa paire de lunettes.

L’Homme était emporté dans le noir, le droit élémentaire d’écarquiller les yeux pour essayer de percer l’obscurité lui étant refusé.

Nous sommes incontestablement à la croisée du droit national et du droit international, à l’intersection des illégalités et de l’Arbitraire.

Maître Ciré Clédor LY : « Levée d’un coin du voile sur le transfèrement du Président Laurent GBAGBO à la Cour Pénale Internationale »

mardi 31 janvier 2012

« Il faut sauver le soldat Wade..et le Sénégal ! » par Pierre SANE



« Il faut sauver le soldat Wade..et le Sénégal ! »

La candidature de la « star de la world music » Youssou Ndour à l’élection présidentielle du Sénégal a déclenché un véritable « buzz » médiatique international qui a paradoxalement fait l’impasse sur les enjeux de l’élection et surtout sur les menaces graves de conflits et de violences qui pèsent sur le pays à cette occasion. Le Sénégal court en effet le risque de basculer dans le chaos et la violence maintenant que le Conseil constitutionnel dont les 5 membres ont été nommés par le chef de l’Etat à validé, le 29 janvier , la candidature contestée du président sortant à un troisième mandat.

Au Sénégal, nous avons le privilège d’être gouvernés par un Président élu démocratiquement en mars 2000, le Président Abdoulaye Wade , mais, contrairement aux espérances de la jeunesse, il n’a jamais su faire preuve de l’élégance d’un Senghor, de la sagesse d’un Mandela ou de l’intelligence politique d’un Lula. Sa réélection en 2007 déjà avait fait l’objet de fortes contestations liées à la sincérité du scrutin mais plus grave il s’apprête à briguer un 3e mandat en violation de la Constitution.

Depuis son accession au pouvoir en 2000, il n’a jamais su s’élever et devenir un véritable homme d’Etat comme ses deux prédécesseurs. Au contraire, malgré - ou à cause de ? - son long parcours d’opposant, il est resté « politicien pur », chef de parti, rusé (le fameux « Ndiombor » (lièvre) de Senghor) et peu fiable. Il a développé par ailleurs un goût immodéré pour les ors du pouvoir avec pour seul horizon l’immédiateté. Il peine donc à incarner la République en construction dans notre pays, cette Res Publica que Montesquieu disait fondé sur les principes politiques de la vertu et de la frugalité.

Or, qui veut bâtir un futur meilleur doit changer le présent.

Mais notre Président s’acharne à prendre sa revanche sur le passé et surtout sur le Parti Socialiste Sénégalais auquel il s’est opposé pendant près de 30 ans. Alors que ce parti, depuis 12 ans dans l’opposition, a tourné la page, aidé en cela par le départ de ceux qui l’ont incarné au pouvoir et par l’arrivée de nouveaux militants mus par l’idéal de justice sociale et conscients que la mondialisation néolibérale agrémentée d’une corruption tous azimuts, prônée par notre Président, nous mène droit dans le mur ; il est, lui, resté pour sa part prisonnier des grilles de lecture du siècle dernier.

Il a décidé de s’éterniser au pouvoir en dépit de la Constitution qu’il a lui-même fait adopter en 2001 par référendum et de rester sourd face aux leçons de l’histoire récente de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Ou même de l’Afrique de l’Ouest avec les Présidents Alpha Konaré du Mali et Pedro Pires du Cap-Vert qui se sont pliés à la Constitution de leurs pays et ont quitté le pouvoir après leurs deux mandats.

Des enjeux tels que l’intérêt national, la paix sociale, ou l’image du pays à l’étranger ont cédé le pas a la pulsion pitoyable du maintien au pouvoir quoiqu’il en coûte. De mourir au pouvoir comme le Président Houphouët-Boigny a coûté à la Côte d’Ivoire 20 ans de troubles.

La paix que le Président Senghor avait réussi a maintenir au Sénégal en gérant habilement (à 74 ans) sa succession et sa démission, ou mieux encore le Président Abdou Diouf (à 65 ans) en remettant sereinement le

pouvoir à l’opposition victorieuse dans les urnes, cette paix est aujourd’hui dangereusement menacée car le Président Wade (à 86 ans au moins !) est prêt à installer le chaos, à réduire en cendres ses propres réalisations et son héritage pour continuer à « régner », même si cela devait être sur un tas de ruines.

Car, à supposer que son forcing réussisse, qu’il impose finalement sa candidature et qu’il gagne les élections grâce a la violence et à la fraude, comment peut-il envisager sans légitimité constitutionnelle et populaire de gouverner un pays qui sera divisé, qui sera tenaillé sous peu par les affres des effets de la crise mondiale, par la grogne sociale, la défiance des jeunes et des syndicats, l’intensification de la guerre en Casamance(dans le sud du pays), sans parler des luttes féroces de succession dans son propre camp ? A 90 ans ? Pathétique !

Mais n’ayant pas de plan B, comme il l’avoue lui-même, persuadé que son coup de poker menteur peut réussir parce qu’il contrôle l’administration, le Conseil Constitutionnel, l’armée et le Trésor public, il s’apprête à enfoncer le pays et la région dans un abîme d’où il faudra 20 ans pour se relever. Et tout cela pour installer son fils au pouvoir ?

Comment sortir de l’impasse ? Peut-on compter sur la sagesse d’un vieil homme qui s’est absous de tout semblant de dignité?

Que faire ?

« Celui-là est le plus puissant qui a tout pouvoir sur soi » (Sénèque Lettres XC). Malheureusement notre Président n’a pas lu Sénèque.

Il sait lui-même qu’il ne peut pas briguer de 3e mandat. Il l’a déclaré publiquement face a la presse internationale en 2007. Sauf à amender à nouveau la Constitution pour faire sauter le verrou de l’article 104 qui stipule que toutes les dispositions de la nouvelle Constitution, y compris la limitation à 2 mandats, sont applicables au Président en exercice . Un référendum lui serait défavorable, il le sait, lui qui essaya vainement de modifier à nouveau la Constitution en juin 2011 pour instaurer une élection présidentielle à un tour avec 25% des voix pour désigner le vainqueur. Lamentable!

Il s’abrite désormais, de manière foncièrement hypocrite, derrière la décision rendue par un Conseil Constitutionnel dont il a nommé les 5 membres et qu’il a comblé de ses faveurs .Ce Conseil a, le 29 janvier, tranché en faveur de la recevabilité de la candidature du Président Wade et comme pour ajouter à la provocation a invalidé celle de Youssou Ndour.La porte de tous les dangers est désormais grande ouverte.

Le pays tout entier retient son souffle, les menaces prolifèrent, les armes circulent, les « nervis »du parti au pouvoir s’agitent, les forces de sécurité ont été mises en état d’alerte. Tous les ingrédients sont réunis pour une explosion longtemps contenue face à la gabegie et l’incurie qui ont caractérisé les 12 ans d’un régime a bout de souffle et corrompu jusqu'à la moelle mais qui se cramponne à ses prébendes comme une huitre pourrie sur son rocher. Pitoyable !

Si on n’y prend garde, un nouveau foyer de tension risque de déstabiliser la région en cas de maintien de la candidature du chef de l’Etat sortant. Une seule alternative s’impose donc : Wade doit « dégager » !

Mais que peut-on lui proposer ? L’Académie française ? Il n’aura jamais l’envergure intellectuelle d’un Senghor. La Francophonie ou toute autre organisation internationale ? Un test a minima de gestion lui serait fatal.

L’impunité ? Les Sénégalais ne sauraient s’y résoudre. Le voir fomenter des troubles et en profiter pour reporter les élections ? Risqué mais peut être la seule voie de sortie s’il s’engage a ne pas se représenter. Autrement l’impasse est totale. Mais lui n’envisage pour l’instant comme solution que de tenter de s’imposer au pouvoir par le « bluff »et ce jusqu'à sa mort. Ce que les Sénégalais ne sont pas non plus prêts à entériner. Il est donc coincé et a choisi la fuite en avant mettant en péril le futur de la nation et de la région.

Dans Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg, les soldats de la compagnie envoyés pour mener à terme cette mission se demandent si« la vie du soldat Ryan vaut celle risquée par ceux qui tentent de le retrouver » ? Quel sacrifice peut-on demander au peuple sénégalais pour sauver le soldat Wade et préserver la paix ? ... Surtout malgré lui ?

Que peut faire la communauté internationale des organismes, États, entreprises ONGs et citoyens confondus ?

J’en appelle ici à tous les amis du Sénégal afin qu’ils nous aident à préserver la paix au pays de la « Téranga » (hospitalité). La communauté internationale se doit de déployer d’urgence tous les mécanismes de la Diplomatie Préventive afin d’éviter une nouvelle crise violente en Afrique. Cela passe par la sensibilisation des opinions publiques, l’envoi sans tarder de missions internationales d’évaluation de médiation et de conciliation, le déploiement immédiat d’observateurs et l’accompagnement des personnes à risque. La pression étrangère doit continuer à s’exercer maintenant et en amont, de manière amicale mais ferme pour éviter la descente aux enfers.

Et cela tous les amis du Sénégal devraient s’y engager en exhortant le Président Wade à respecter la constitution en retirant sa candidature et à défaut à le tenir comptable des violences qui risquent d’endeuiller les familles sénégalaises et les hôtes étrangers qui vivent parmi nous. D’un autre coté, l’opposition et la société civile doivent être incitées à ne pas répondre à la provocation violente et à faire preuve de retenue. Ceci n’est pas un appel pour une intervention « musclée » de la communauté internationale .

Non. Il ne s’agira pas après coup de venir bombarder notre Palais Présidentiel pour en déloger le soldat Wade. Surtout pas. Car nous savons que in fine il nous appartiendra ici au Sénégal de trouver la solution et que la démocratie n’accouche jamais sans douleur.

Je tiens tout simplement à témoigner et à alerter l’opinion internationale de ce qui risque de se passer dans mon pays. Pour que nul ne puisse dire « je ne savais pas » et pour l’histoire. Cela étant, nous, ici, ferons notre propre histoire même si nous n’en avons pas choisi les déterminants et quoiqu’il nous en coûtera.

Ce que le Secrétaire Général du Parti Socialiste Sénégalais, Ousmane Tanor Dieng, a exprimé très clairement, avertissant qui veut l’entendre que : « Nous userons de notre droit inaliénable de résistance ».

Pierre Sané

Ancien Secrétaire général d’Amnesty International

Membre du Parti Socialiste Sénégalais et

Président d’Imagine Africa Institute

lundi 23 janvier 2012

EN SAVOIR PLUS SUR LE REJET DE LA DEMANDE D'EXTRADITION D' HISSEIN HABRE

Contribution De Maître Ciré Clédor LY, Avocat à la Cour

Suite à la dernière décision de la Chambre d’Accusation de la Cour d’Appel de Dakar constatant l’irrecevabilité de la demande d’extradition de Monsieur Hissein HABRE adressée au Sénégal, le Royaume de Belgique a publié dans des rédactions de la presse nationale et internationale un communiqué dont le but évident est de porter atteinte à la crédibilité du Sénégal.

Il est important d’attirer l’attention du public sur ces points précis de cette affaire :

1/ LE REJET DE LA DERNIERE DEMANDE D’EXTRADITION N’EST QUE JUSTICE

Dans leur dernier communiqué massivement publié, les autorités judiciaires Belges prétendent que le Sénégal n’aurait pas transmis à la Cour d’appel de Dakar les pièces requises en matière d’extradition. Il s’agit pour rappel du mandat d’arrêt international ainsi que de la loi applicable aux faits reprochés à Son Excellence le Président Hissein Habré.

Le Royaume de Belgique a ainsi cherché à masquer ses propres carences et son manque de respect manifeste envers un Etat souverain, essayant de faire croire à l’opinion publique que le Sénégal aurait versé dans des pratiques d’une bassesse indigne d’un Etat. Ce faisant, c’est à l’honorabilité de la République du Sénégal que le communiqué belge s’attaque.

L’on s’interroge sur les conditions dans lesquelles les prétendues victimes qui justifieraient la prorogation de compétence de la loi Belge ont acquis la nationalité. Il est très embarrassant de lire dans le communiqué du gouvernement belge le concept de « citoyen belge d’origine Tchadienne ».

2/ LE DROIT SENEGALAIS NE PERMET PAS A LA COUR D’APPEL DE STATUER SUR UNE DEMANDE D’EXTRADITION EMISE CONTRE UN ANCIEN CHEF D’ETAT.

Sur ce point, la Belgique fait preuve d’un acharnement indécent à l’encontre du Président Hissein HABRE auquel elle dénie ses droits fondamentaux y compris celui qui en est le plus élémentaire consistant à gagner un procès et à bénéficier du respect et de l’exécution des nombreuses décisions de justice rendues en sa faveur :

Pour mémoire, le 28 novembre 2005, la Belgique avait saisi le Sénégal d’une demande d’extradition du Président Habré et, c’est cette même Chambre d’Accusation de Dakar qui avait rendu un Avis définitif d’une limpidité déconcertante pour le Royaume Belge, en déclarant notamment : « qu’elle ne saurait étendre sa compétence aux actes d’instruction et de poursuite exercés contre un ancien Chef d’Etat pour des fait commis dans l’exercice de ses fonctions ».

C’est pour cette raison que dans sa décision, la Chambre d’Accusation avait ajouté que « Considérant que Hissein Habré doit dès lors bénéficier de cette immunité et que ce privilège a vocation de survivre après la cessation définitive de la fonction de Président de la république quelque soit sa nationalité, en dehors de toute convention d’entraide……Considérant qu’il s’infère de tout cela, que la Chambre d’Accusation est incompétente pour connaître de la régularité de poursuite et d’un mandat d’arrêt s’appliquant à un Chef d’Etat » ;

Il est manifeste que depuis cet arrêt du 25 novembre 2005, la Chambre d’Accusation en a terminé avec « l’affaire Hissein HABRE », et les questions de compétence étant d’ordre public, cette Juridiction est désormais liée par sa propre décision.

C’est d’ailleurs dans ce sens que la Cour de Justice de la CEDEAO a, dans son arrêt rendu le 18 novembre 2010, nettement enjoint à l’Etat du Sénégal « de se conformer au respect des décisions rendues par ses juridictions nationales, notamment au respect de l’autorité de la chose jugée ».

Il est dès lors inique et indécent que la Belgique, qui ne manque aucune occasion pour reprocher aux Etats Africains la mal gouvernance et l’insécurité juridique, invite les institutions judiciaires Sénégalaises à se saborder et à entamer leur crédibilité en leur demandant de violer les décisions ayant acquis l’autorité de la chose jugée.

3/ LES PROCEDURES BELGES NE SONT QUE BASSE POLITIQUE

Il est manifeste que « l’affaire Hissein HABRE » est une affaire éminemment politique au sein même du Royaume, car le Sénat Belge réunit en session extraordinaire le 30 mai 2006, avait voté une Résolution politique sur proposition du gouvernement, et enjoint au Sénégal d’extrader Hissein HABRE vers la Belgique à défaut de toute poursuite, et ce après avoir pourtant pris connaissance de la décision rendue le 25 novembre 2005 par le juge sénégalais.

Cette politisation de l’affaire mérite d’être portée à la connaissance de l’opinion publique et des organisations de défense des droits de l’Homme, car elle fait irrémédiablement obstacle à toute extradition vers la Belgique d’après les règles qui gouvernent la matière.

Le 15 mars 2011, le Royaume de Belgique ayant repris sa demande d’extradition, le 18 août 2011 la Chambre d’Accusation de Dakar avait encore déclaré sans détour que « le Royaume de Belgique, par requête datée du 19 février 2009, a traduit le Sénégal devant la Cour Internationale de Justice relativement à la prétendue violation de son obligation d’extrader ou de juger.

Que ce contentieux est encore pendant devant cette haute Juridiction, qui seule peut trancher l’interprétation controversée entre les deux (02) Etats de l’obligation de juger ou d’extrader (…) d’où la demande d’extradition de la Belgique était irrecevable » ;

Encore une fois, l’on constate qu’il ne s’agit pas seulement d’une question de pièces non transmises comme le communiqué belge a voulu le faire comprendre, mais encore de saisine intempestive et désobligeante d’une juridiction nationale à laquelle on semble dénier toute autorité et dont on banalise la fonction.

Le Citoyen sénégalais, les autorités nationales sénégalaises, ainsi que toute personne éprise de justice sont sidérés de l’acharnement contre le Président Hissein HABRE. Surtout pour rappel, dès qu’il avait été saisi d’une plainte contre des américains et des Israéliens, le Royaume de Belgique s’était empressé de renoncer à sa loi sur la compétence universelle.

En tout état de cause, il y’a lieu de rappeler que SEM Hissein HABRE a été admis au Sénégal comme réfugié politique et officiellement il a reçu l’asile politique pour être conséquemment protégé par les Conventions et Traités internationaux sur les réfugiés politiques.

Le président Hissein HABRE n’a commis aucun acte compromettant sur sa terre d’asile et d’adoption, aucun fait de nature à justifier qu’il soit remis à quelque pays qui soit.

L’interprétation du droit international de la règle « Aut dedere, Aut judicare » a des limites objectives qui se heurtent à la souveraineté des Etats et à la règle tenant à la nationalité.

La Convention des Nations Unies contre la Torture contient elle même des contours qui imposent des limites à toute interprétation abusive qui dénierait à un Etat sa souveraineté.

Au demeurant, l’on ne peut que constater que les demandes répétitives et inlassables d’extradition de la Belgique qui se garde bien de respecter le principe de la réciprocité, troublent manifestement l’ordre public interne, décrédibilisent les institutions qu’elle invite à la mal gouvernance, et sapent foncièrement les fondements sur lesquels reposent la société Sénégalaise à l’aune de la lutte ultime pour la consolidation de ses acquis institutionnels.

Enfin, il est à souligner qu’aucune personne ne peut être extradée de la Belgique vers le Sénégal ou un pays d’Afrique et cela en vertu du droit interne Belge. Le Royaume n’a jamais été intéressé par un accord de coopération ou d’entraide judiciaire avec un pays africain pour échapper à la règle de la réciprocité.

Fait à Dakar, le 21 janvier 2012

Maître Ciré Clédor LY

vendredi 16 septembre 2011

BERNARD MUNA = HONNETETE, INTEGRITE, ET CREDIBILITE ... ou le « HIC » qui bouleverse la dictature établie.

"JE SUIS BERNARD A. MUNA ! "

Comment le dire, comment expliquer à mes concitoyens camerounais avec les mots qu'il faut la sincérité de mes propos lorsque j'affirme que je suis un homme de principe ? Je suis un DEMOCRATE, je suis un homme HONNÊTE, INTEGRE et CREDIBLE. Je respecte la séparation entre l'église et l'Etat, même si mes valeurs morales trouvent leurs racines dans l'Eglise. Je ne brandis pas ma religiosité à tous vents, mais mes actes et mon mode de vie sont basés sur la règle fondamentale de traiter autrui comme je voudrai que l'on me traite, moi.

J'ai exercé toute ma fonction de procureur animé par la recherche de la vérité, demandant l'aide et l'éclairage de Dieu le long de mon parcours professionnel.
Je suis Bernard MUNA, un homme compatissant, en quête de vérité, de justice et d'impartialité. Je suis une personne pragmatique. Je sais écouter avec patience et intérêt car je n'ai pas la science infuse. Chaque jour de ma vie est un apprentissage de plus. Et je ne cesse de remercier le Très Haut pour ses bienfaits dans ma vie. Ce que je remets en question, c'est moins les croyances des gens que leurs principes moraux, car c'est dans les agissements que l'on se fait une idée des principes moraux d'une personne.

Dans le champ politique, chacun vient avec sa foi et ses principes, lesquels influencent ses choix, actes et prises de décision. J'ai étudié le droit. Je vis du droit et suis parfaitement conscients de ses effets palpables ou subtils dans la société. Je ne suis pas économiste, mais le droit et l'économie sont interdépendants. Je ne suis pas sociologiste, mais le droit, l'économie, la sociologie et la politique sont interdépendants. Politicien de mon état, je suis parfaitement conscient de la complémentarité de toutes ces sciences. Elles ont animé ma vie, mes recherches, mes lectures et font de moi ce que je suis, c'est-à-dire qu'elles sous-tendent ma pensée. Or la pensée de chacun étant unique, parce que nous n'avons pas les mêmes parcours, je suis donc Bernard MUNA et pas quelqu'un d'autre.

Je suis une entité singulière, une entité unique et distincte des autres entités. Je plaide donc pour que l'on me juge à mon caractère, à mes actes en tant que personne et non en tant qu'élément fondu dans une quelconque diversité insaisissable.

Puissent mes actions contribuer à alléger les souffrances de mes concitoyens, telle est mon vœux qui, s'il se réalisait, je serais au soir de ma vie, heureux d'avoir vécu. Ce sentiment est lié aux valeurs qui ont bercées mon enfance. Adulte que je suis aujourd'hui, je suis moi, et non pas X ou Y.
JUGEZ-MOI À MES ACTES. JE PENSE CE QUE JE DIS ET FAIS CE QUE JE PROMETS.
Tel est le caractère de Bernard MUNA que beaucoup qui ne m'ont pas vécu ignorent. J'espère que ceux qui n'ont jamais pris le temps de me connaître se donneront le temps de m'écouter et de m'évaluer sur la base de mes principes et de ce que je suis. Comme l'a déclaré le Président Obama, ce qui relève de nous, ce sont nos principes et non le flux des évènements dans le temps.

Prière de dissocier Bernard MUNA des autres prétendants à la Magistrature Suprême.
DE GRACE, DISSOCIEZ BERNARD MUNA DU CANDIDAT PAUL BIYA, QUI LUI A APPORTE LA MISERE ET LA DESOLATION DANS DE NOMBREUSES FAMILLES. ARMONS-NOUS DE LA FOI EN LA VICTOIRE CONTRE LUI ET EN NOTRE CAPACITE À RECONSTRUIRE LE CAMEROUN AVEC DES PERSONNES HONNETES ET INTEGRES.

Permettez-moi de faire un plaidoyer pour la fédération des vraies forces du changement.
Verchick Levit sur les abus dont sont victimes les femmes, a écrit dans sa « Théorie du droit Féministe » que « La théorie du droit féministe est à la base, une exploration du concret. Les grands principes ou les règles abstraites ne sont jamais que des outils. Ils ne peuvent rendre justice que s'ils sont envisagés et appliqués en fonction du vécu réel, des expériences des personnes affectées ... Plutôt que de développer une théorie du droit positif sur les inégalités liées au sexe et sur le comment en venir à bout, la méthodologie du droit féministe s'appui sur les mécanismes d'application de la théorie du droit féministe et les moyens de recouper les expériences liées au genre »

La démocratie et cette théorie du droit féministe ont le même idéal. Les femmes subissent la brutalité masculine comme les citoyens camerounais subissent les sévices du Régime Biya et de ses thuriféraires. Autant les femmes ont besoin du changement, autant les citoyens camerounais veulent venir à bout de leurs souffrances. Or la déconstruction de la culture de la brutalité passe par un saut qualitatif, j'allais dire une grande mutation des mentalités.

L'expérience de l'histoire, de la vie de tous les jours et des faits quotidiens font montre de ce que la théorie du droit féministe a impulsé le changement par une méthode de déconstruction/reconstruction. Les abus perpétrés sur les femmes étaient monnaie courante à cause de l'absence d'un système juridique fort et à même de réguler et de réprimer. La théorie du droit féministe mit alors sur pied un processus de dénonciation des injustices et oppressions infligées aux femmes par les hommes. La méthodologie consistait alors à rechercher les informations non seulement sur les mauvais traitements des hommes sur les femmes, mais aussi, à élaborer sur cette base, une législation américaine pour protéger les droits des femmes. De même, la crise de la démocratie au Cameroun est le corollaire de l'absence d'un système judiciaire qui encadre et promeut L'ETAT DE DROIT.

Au nom de quoi la lutte pour les droits des femmes fait-elle irruption sur la problématique de renouvellement du leadership politique camerounais, me diriez-vous.
Si la théorie du droit féministe s'est appesantie sur le droit pour changer le sort des femmes, il se trouve que le candidat Bernard MUNA ne peut s'appuyer sur un système judiciaire indépendant pour promouvoir la démocratie et le développement, le système judiciaire, comme on le sait tous, étant corrompu et à la solde du pouvoir politique.

Wilson a décrit avec précision le système judiciaire camerounais. Au Cameroun, C'est le Ministre de la justice qui fait la loi. C'est le Président Paul Biya qui fait la loi. La loi est à la solde des manigances politiques et des politiciens véreux s'enrichissent dans et par le système judiciaire actuel. Les citoyens ne sont pas égaux devant la loi. Par conséquent, la création d'un environnement sociétal de démocratie au Cameroun nécessite que nous opérions ensemble un bond qualitatif d'envergure.

Catherine MACKINNON commença par fonder une vaste coalition pour l'action. La démocratie camerounaise passe par une stratégie de déconstruction et de reconstruction inspirée de nos valeurs profondes. Si nous nous donnons le temps d'expliquer aux Camerounais tout le mal que M. Biya a fait au Cameroun, les citoyens mieux avisés, rejoindraient en masse la caravane du changement. Sortir de notre torpeur et agir pour le changement, telle est la responsabilité directe de tous et de chacun.

Les politiques ont coutume de clamer: « trêve de bavardage, action!». Moi, Bernard MUNA, soutiens à l'instar du philosophe que théorie sans action est vaine comme action sans théorie est aveugle. Et pour cause ! Les paroles de certaines icônes de l'histoire de l'humanité ont bouleversé le monde, les ordres établis. Exemple, c'est par le « non », théorisé et développé inlassablement que les hommes ont gagné la bataille de l'instauration des droits civiques aux Etats Unis d'Amérique, c'est avec des paroles que l'humanité a introduit la lutte contre la traite négrière. La parole dite et redite par des hommes honnêtes et intègres, tel est le carburant des grands mouvements de changement dans l'histoire. La conversion des aspirations des camerounais en réalité, l'instauration d'un leadership pro-changement contre les forces de résistance aux changements, telle est la motivation principielle de notre lutte.

Nous devons pouvoir créer un système de primaires qui jugulera l'affluence et la pléthore des candidats à la Magistrature Suprême. M. Biya savait bien ce qu'il faisait lorsqu'il appelait au multipartisme sans l'accompagner d'un mécanisme juridique de sélection objective et de fédération autour des idées. M. Biya a plutôt, en bon disciple de Machiavel appliqué la théorie du "diviser pour mieux régner". Puissent tous les Camerounais inviter M. Biya à la retraite en votant massivement pour le changement. Ce ne sont pas les partis politiques, mais bien les citoyens qui votent. Que chacun exerce ce droit sacré de vote pour rompre le statut quo. Toutes les parties prenantes auront leur mot à dire sur la gestion du gouvernement de transition et l'instauration de la démocratie. Même le RDPC n'en sera pas exclu, seulement il ne sera plus comme durant 30 ans, au cœur des prises de décisions. Au-delà de la mise à nu des exactions du Régime finissant, M. Bernard MUNA, propose aussi à l'électorat les mécanismes de reconstruction d'un Cameroun nouveau. C'est en cela qu'il est différent des autres candidats. Sa profession de foi déroule une politique claire de gouvernance respectueuse de la Charte des Nations Unies sur les droits de l'homme et sur la démocratie.

Comme vous le savez tous, de toute ma vie, je n'ai jamais soutenu le régime Biya pour des raisons de divergence idéologique profondes. Je ne me sens pas concerné par cette opposition qu'il qualifie de simple « vendeurs d'illusions ». Moi, Bernard MUNA, j'ai consacré le meilleur de mon temps au plaidoyer pour les droits de l'homme aussi bien au Cameroun qu'en Afrique et dans le monde. Aucun autre candidat, Biya compris, ne peut rivaliser avec mes références. Sollicité par l'ONU au poste de Procureur adjoint au Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR), Bernard MUNA, l'homme de droit a fait ses preuves au sein des plus hautes instances judiciaires à l'échelle internationale. Il y a servi au nom de tous les Etats membres des institutions internationales, le Cameroun compris.

VOTEZ POUR BERNARD MUNA, LE MEILLEUR CANDIDAT POUR LA RECONSTRUCTION DU CAMEROUN



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